Fiscalité des locations saisonnières : ce que vous devez savoir en 2024
En 2024, les revenus issus des plateformes de location comme Airbnb, Abritel ou Booking restent soumis à des règles fiscales précises. Tout loueur particulier ou professionnel est tenu de déclarer ses revenus locatifs à l’administration fiscale française, sous peine de redressement ou de majorations.
Que vous soyez un nouvel investisseur dans l’immobilier touristique ou un hôte expérimenté, il est essentiel de bien comprendre la fiscalité applicable aux locations saisonnières afin d’optimiser votre imposition et de rester en conformité avec la loi. Voici une analyse actualisée des dispositifs en vigueur en 2024, avec des conseils pratiques pour déclarer vos revenus issus de la location de courte durée sans commettre d’erreurs.
Location saisonnière : quels revenus devez-vous déclarer ?
Tout gain généré par la location d’un bien immobilier meublé pour de courtes durées (généralement inférieures à 90 jours consécutifs) sur des plateformes telles que Airbnb, Abritel ou Booking.com est considéré comme un revenu locatif imposable.
Ces revenus doivent être déclarés, même si vous ne faites que quelques locations par an. L’administration utilise fréquemment les informations transmises automatiquement par ces plateformes pour s’assurer que les contribuables respectent leurs obligations déclaratives.
Par ailleurs, selon votre niveau de revenus et la nature de votre activité, vous pouvez être considéré comme :
- Un loueur en meublé non professionnel (LMNP)
- Un loueur en meublé professionnel (LMP)
Déclaration des revenus Airbnb, Abritel, Booking : régime micro-BIC ou régime réel ?
Les revenus issus des locations saisonnières meublées relèvent du régime des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), et non de celui des revenus fonciers. Il existe deux régimes fiscaux principaux applicables aux loueurs :
Le régime micro-BIC
Le régime micro-BIC est le régime par défaut si vous percevez moins de 77 700 € de recettes annuelles liées à vos locations saisonnières (chiffre réévalué en 2023 à ce seuil). Ce régime est caractérisé par :
- Une déclaration simplifiée à effectuer dans votre déclaration de revenus (formulaire 2042-C Pro).
- Un abattement forfaitaire de 50 % appliqué par l’administration pour tenir compte des charges.
- Aucune possibilité de déduction des charges réelles.
Dans certains cas, si le logement est classé meublé de tourisme, l’abattement peut monter à 71 % (avec un plafond de 188 700 € de recettes).
Le régime réel simplifié
Si vos charges sont élevées ou si vos recettes dépassent les plafonds du micro-BIC, vous pouvez opter pour le régime réel. Cette option est souvent plus avantageuse si vous effectuez des travaux importants ou si vous avez acheté récemment un bien immobilier grâce à un crédit.
Avec le régime réel, vous pouvez :
- Déduire vos frais et charges réels (intérêts d’emprunt, travaux, frais de gestion, amortissements, etc.).
- Amortir le mobilier et l’immobilier, sauf le terrain.
- Bénéficier d’un résultat fiscal faible, voire déficitaire, réduisant voire annulant l’imposition.
Pour choisir le régime réel, vous devez formuler une demande auprès du service des impôts ou au centre de formalités des entreprises avant le 1er février de l’année concernée.
Fiscalité Airbnb : quelles obligations déclaratives spécifiques en 2024 ?
Depuis quelques années, les plateformes numériques comme Airbnb ou Abritel sont soumises à une obligation de transmission automatique des revenus des hôtes à l’administration fiscale française. En 2024, cette réglementation reste pleinement en vigueur.
Chaque début d’année, vous recevez un récapitulatif annuel de vos revenus perçus via la plateforme, à déclarer par vos soins.
Vos obligations se résument ainsi :
- Déclarer tous vos revenus issus des plateformes sur votre déclaration de revenus.
- Inclure les montants bruts perçus (hors frais de service prélevés par les plateformes).
- Respecter les obligations comptables si vous êtes au réel (tenir une comptabilité, conserver vos justificatifs).
Important : à partir de 23 000 € de revenus locatifs annuels et si vous en tirez l’essentiel de vos ressources, vous basculez potentiellement en loueur professionnel (LMP) avec des conséquences fiscales et sociales importantes (cotisations à l’URSSAF, impôt sur les plus-values professionnelles à la revente, etc.).
Quelles charges pouvez-vous déduire si vous optez pour le régime réel ?
Choisir le régime réel permet de déduire l’ensemble des charges nécessaires à l’activité de location. Voici une liste non exhaustive :
- Frais d’agence (frais de gestion locative, frais de mise en location).
- Intérêts d’emprunt et assurance emprunteur.
- Taxe foncière, taxe d’enlèvement des ordures ménagères.
- Charges de copropriété (hors travaux de voirie ou d’agrandissement).
- Travaux d’entretien, de réparation et d’amélioration.
- Fournitures, électricité, internet, abonnements divers à destination du locataire.
- Amortissement du bien et du mobilier meublant (comptes à part dans votre comptabilité).
Attention, seules les charges réellement engagées dans le cadre de l’activité de location sont déductibles. Il est fortement conseillé de faire appel à un expert-comptable spécialisé ou à un logiciel de gestion des locations saisonnières pour vous accompagner.
Déclaration des revenus 2024 : quelle case remplir ?
Sur la déclaration de revenus en ligne (Impots.gouv), les revenus issus des locations meublées doivent être déclarés dans le formulaire 2042-C PRO, rubrique “Revenus industriels et commerciaux – Régime micro BIC ou réel”.
Voici les éléments essentiels à renseigner :
- Le montant brut des loyers perçus via les plateformes (revenus hors taxes, sans déduction des frais de plateforme).
- Le régime d’imposition choisi : micro-BIC ou réel.
- Le numéro SIRET de votre activité (obligatoire depuis 2020, même pour les petits loueurs).
Si vous louez plusieurs biens, vous devez les déclarer séparément. Chaque bien génère une activité distincte, nécessitant une ventilation précise. Vous devez également veiller à respecter les plafonds liés à votre statut (résidence principale ou secondaire, logement classé ou non). Si vous dépassez les seuils, votre régime fiscal peut évoluer automatiquement, avec des conséquences à anticiper.
Optimiser sa fiscalité en location courte durée : les outils et accompagnements utiles
Pour simplifier la gestion fiscale de vos locations Airbnb ou Abritel, plusieurs solutions existent :
- Des logiciels spécialisés pour gérer sa comptabilité en location meublée (monAideLMNP, Indy, Amarris Immo, etc.).
- Des experts-comptables en ligne qui prennent en charge votre déclaration au réel.
- Des formations en ligne ou des coachs fiscaux pour les investisseurs.
Ces solutions permettent de gagner du temps, d’éviter les erreurs coûteuses et souvent d’optimiser légalement l’impact fiscal de l’activité. Elles sont d’autant plus recommandées que la législation fiscale évolue régulièrement, notamment autour du statut de LMP, des seuils de revenus, ou de l’encadrement des plateformes de location saisonnière.
Enfin, pensez à vérifier les règles d’urbanisme local. Certaines villes comme Paris, Lyon, Bordeaux ou Annecy encadrent très strictement les locations de courte durée. Vous pourriez avoir besoin d’une autorisation préalable ou déclarer votre activité en mairie. La fiscalité n’est qu’un aspect parmi d’autres à maîtriser pour sécuriser vos revenus sur Airbnb ou équivalents.